Le destin prodigieux d’un exilé politique devenu président,
le titre d’un ouvrage du compatriote Hugues Zogo le présente comme celui qui
n’était pas attendu forcément sur le fauteuil tant convoité de la Marina, même
s’il l’a côtoyé pendant plusieurs années. Patrice Talon c’est de lui qu’il
s’agit. Il vient de boucler deux ans à la tête du Bénin, à six mois de la
mi-parcours de son mandat à la Marina.
Quel bilan peut-on faire de ces 24
mois ? Mitigé ! Positif et négatif. Positif pour
ceux qui ont mouillé le maillot pour son
accession au pouvoir et ceux qui applaudissent ce dénouement du feuilleton
politico-juridique qui l’a opposé avec l’ancien Président. Négatif pour ceux
qui n’ont rien fait et qui n’auraient rien payé pour que le magnat du coton se revêtît
de la robe blanche que Yayi a laissée en avril 2016. Et c’est dans le rang de
ces derniers qu’on entend tous les péchés d’Adam attribués à l’homme d’affaires
devenu homme politique : ils ont d’abord fait échouer le projet le plus
cher à Patrice Talon, la révision
constitutionnelle, pour rallonger le mandat présidentiel à 7 ans non
renouvelable.
A propos des libertés, une bonne partie de la population y
compris l’opposition a le sentiment que le Président Talon ne laisse aucune
chance à ceux qui ne pensent pas comme lui de se faire entendre sans se faire
épingler ; les infrastructures sont toujours attendues.
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Patrice Talon, Président de la République |
Dans le domaine de
la lutte contre la corruption, la plupart des Béninois reconnaissent des efforts
mais des efforts sélectifs, parce qu’il existe encore des personnes qui
auraient pu être inquiétées dans le gouvernement pour avoir participé de près
ou de loin, directement ou indirectement aux scandales sous l’ancien régime. Le
social n’est pas du reste.
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Patrice Talon engage son pays sur la voie d'un Bénin révélé |
La réduction du train de vie de l’Etat semble
aux yeux des gens un leurre, puisque les salaires politiques faramineux
viennent narguer la pauvreté grandissante des gouvernés.
Les réformes fiscales qui demandent encore plus de sacrifices
au contribuable, la communication gouvernementale qui a été contrainte
de changer de fusil d’épaule, passant de la politique du silence, la normo
communication, à une politique déjà vue sous l’ancien régime ou on ouvre les
portes du palais à toutes les couches de la nation et les écrans des
télévisions, toutes tendances confondues au service de l’exécutif.
Mais tout
n’a pas été noir, bien au contraire !
Aujourd’hui, il est possible de
circuler dans la ville avec une vue très lointaine, augurant d’une grande
sécurité.
Aujourd’hui, on ne peut s’amuser avec les deniers publics sans remuer
mille cent fois les méninges dans la crainte de se faire rattraper.
Aujourd’hui
on peut mieux circuler en toute sécurité, en tout lieu ; aujourd’hui, on
peut rester tranquille chez soi sans crainte de perdre l’énergie autrefois une
denrée rare.
Aujourd’hui on peut espérer acheter librement dans les pharmacies
sans se faire l’idée qu’on achète sa propre mort ; les hôpitaux ne seront
plus des croque-morts ; aujourd’hui, du moins bientôt, plus
d’infrastructures routières dans le pays ; aujourd’hui, plus précisément
bientôt, tous les Béninois seront identifiés individuellement avec le RAVIP ;
aujourd’hui, notamment bientôt, les femmes les plus pauvres peuvent se voir à
nouveau octroyer des micro crédits ; aujourd’hui et bientôt, l’argent du
contribuable ne financera plus d’évacuation sanitaire, même
celle du président mais il faudra pour cela attendre que les hôpitaux eux-bénéficient des soins de santé nécessaires, grâce à
l’affermage. Le leasing, l’asphaltage aussi empruntent la route du
développement mais va –t-on bientôt desserrer
les ceintures grâce au PAG, programme d’Action du gouvernement de PAG, Patrice
Athanase Guillaume, Talon avisera.