lundi 26 octobre 2015

Deuil national : l'ex président Kérékou est mort

L'ex-président Mathieu Kérékou est mort !
L’homme le plus adulé des Béninois est mort. Le Général Mathieu Kérékou a tiré sa révérence à 82 ans en début d’après-midi ce mercredi 14 octobre dans  sa demeure sous les filaos à Cotonou
Le Gal Mathieu Kérékou 

Mathieu Kérékou a dirigé le Bénin pendant presque trois décennies. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 26  octobre 1972, l’homme a présidé aux destinées de son pays jusqu’en 2006, avec une interruption de cinq ans entre 1991 et 1996. Le président béninois Boni Yayi a décrété une semaine de deuil national. Tous les drapeaux du pays seront mis en berne.
Surnommé le « Caméléon », cet ancien dictateur Marxiste Léniniste n’a jamais lu Karl Marx.   Il a avoué avoir fait confiance aux « intellectuels » qui l’ont trahi, parce qu’il n’avaient pas la maîtrise de l’idéologie. Ces cadres que Kérékou appellera plus tard  « les intellectuels tarés », Kérékou  les aura trahi à son tour en 10089 en tournant dos au « socialisme scientifique comme voie de développement » et le « marxisme léninisme comme guide philosophique »
Le Cdt  Kérékou, le jour de sa prise de pouvoir, oct 1972

Après la transition politique du Bénin, Mathieu Kérékou est revenu triomphalement au pouvoir par les urnes grâce à une transition tumultueuse où le président Soglo qui était à l’apprentissage de la démocratie avait échoué dans sa mission de garder l’unité nationale par une arrogance que répugnaient les Béninois.
Dans les livres d’histoire, le nom de Kérékou est devenu synonyme de la démocratie, l’homme ayant présidé à la première transition réussie, en Afrique, de la dictature militaro-marxiste à un régime présidentiel multipartite. D’une certaine façon, grâce à lui, le Bénin, enclavé entre l’immense Nigeria et le minuscule Togo, est devenu un pays modèle de démocratie pour l’ensemble du continent.
Mathieu Kérékou en Cie de Jacques Chirac

Retiré de la vie politique active depuis 2006 à l’issue de son second mandat de président élu, Kérékou partageait sa vie ces dernières années entre sa résidence de Cotonou et sa retraite à Natitingou, dans le Nord-Ouest. Adulé par son peuple, il avait fêté ses 80 ans en 2013, avant de tomber gravement malade l’année suivante. Hospitalisé alors à Paris dans un état critique, il en était pourtant revenu en pleine forme, mais ses soucis de santé n’ont cessé de le hanter. La maladie l’a finalement emporté ce 14 octobre.
Après avoir engagé son pays dans le marxisme léninisme, kérékou a changé le nom du pays (Dahomey) devenu dès le 30 novembre 1975, la République populaire du Bénin, en référence au golfe du Bénin, Dahomey ne faisant référence qu'à une région du Bénin (Abomey, le Danhomè)
Médiateur dans l'ombre de la plupart des grandes crises au Bénin, Mathieu Kérékou meurt à cinq mois de l'élection présidentielle et à 12 jours du 43ème anniversaire de sa prise de pouvoir
Sa phrase fétiche, "la branche ne se cassera pas dans les bras du caméléon"
Hubert Maga, 1er président

Ancienne colonie française, le Bénin, qui s’appelait alors Dahomey a accédé à l’indépendance en 1960, mais est très vite plongé dans l’instabilité chronique à cause d’une concurrence féroce pour le pouvoir entre les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud. Dans la première décennie de son existence, le pays a connu quatre coups d’Etat et autant de régimes militaires et a vu son premier président Hubert Koutoucou Maga céder le pouvoir aux militaires dès 1963

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