Si vous souhaitez écrire et lire en Radio, voici quelques informations utiles à connaitre.
LES SOURCES DE L'INFORMATION JOURNALISTIQUE
Les sources du journaliste sont multiples : dépêches d’agence, jou
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Studio moderne de Radiodiffusion |
Vérifier
deux fois, c’est une règle de base à la BBC. Quel que soit le pouvoir, le
journaliste peut être soumis à la manipulation, à la propagande ou bien au
marketing publicitaire. Si vous reprenez une nouvelle d’un journal, il faut que
celle-ci soit absolument sûre et vérifiée. En aucun cas, vous ne
pouvez la lire telle quelle à l’antenne. Vous devez aussi toujours citer le
journal (la source : autre média, etc.).
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Une cabine technique moderne |
COMMENT
IDENTIFIER UNE VÉRITABLE INFORMATION ?
La
nouvelle, l’actualité
C’est
ce qui se passe, ce qui vient de se passer, va se passer (annonce). Il s’agit
d’un fait récent dont on n’a pas encore entendu parler. Il convient d’évaluer
chaque nouvelle du point de vue des auditeurs. Comment un évènement, une
déclaration, les concerne ou les touche.
L’info
magazine
C’est
la nouvelle qui ne porte pas forcément sur un événement précis mais explique un
problème, une situation, que l’on peut traiter hier, aujourd’hui, demain, mais
qui intéresse les auditeurs parce qu’ils ne la connaissent pas encore et que
cela les touche. Vous pouvez par exemple faire une enquête sur des réfugiés
dans une forêt, la déforestation, l’érosion, les crédits détournés pour une
université… Ce sont des sujets qui émergent après une petite enquête.
COMMENT
CHOISIR UNE NOUVELLE PARMI TOUTES LES INFORMATIONS QUI NOUS PARVIENNENT ?
Voici
quelques critères :
L’actualité :
une nouvelle doit être neuve, fraîche. Une information a peu d’intérêt si
l’auditeur l’a déjà entendue ailleurs.
La
proximité géographique : les gens s’intéressent
davantage à ce qui se passe dans leur village, leur pays qu’à des événements
éloignés.
La
proximité d’intérêt : les gens sont sensibles aux
nouvelles qui les concernent : coût de la vie, budget, prix des produits
alimentaires, état des routes, taxes de transports, coûts de l’école… Mais
aussi à ce qui est humain : faits insolites, humour, suspense, tragédie,
réussites, histoires d’enfants, personnes âgées, mémoire, handicap surmonté…
Le
suivi : est une obligation pour une rédaction. On
suit un événement dans la durée, jusqu’à sa conclusion. Exemple : une
grave panne d’électricité. Vous devez annoncer quand elle est réparée et
comment. Une menace d’épidémie : vous devez dire par la suite si la menace
se confirme, si les craintes sont dissipées, s’il n’y a plus de danger.
L’importance :
une information importante touche beaucoup de gens, modifie leur existence
quotidienne, a une influence directe sur eux : catastrophe naturelle,
conflit, élections…
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Studio moderne |
TERMES TECHNIQUES DU JOURNALISTE RADIO
Bien sûr un
journaliste doit maîtriser un certain nombre de techniques pour être capable de
faire son travail. Mais être un as de l’interview ou de l’écriture ne suffit
pas. Il faut avant tout savoir inscrire son travail dans celui d’une équipe.
C’est ce qu’on appelle partager une culture professionnelle.
PARTAGER UNE CULTURE PROFESSIONNELLE C’EST PARLER LE MÊME LANGAGE.
Voici un petit
lexique d’une dizaine de mots.
Chapo : Texte lu par
le présentateur du journal pour introduire un reportage. Le chapo est aussi
appelé lancement ou intro.
Pied : Texte lu par
le présentateur après la diffusion d’un reportage et qui vient conclure le
sujet. Le pied est aussi appelé extro.
Attaque : Début
d’un sujet.
Chute : Fin
d’un sujet.
Ouverture : Première
information du journal.
Fausse ouverture : Terme
utilisé quand la première information du journal n’a pas fait l’objet d’un
titre.
Brève : Information
qui n’est pas développée sous la forme d’un sujet complet.
Papier : Reportage
écrit par un journaliste qui ne contient pas d’extrait d’interview.
Son : Reportage qui
prend la forme d’un extrait d’interview.
Enrobé : Reportage
qui mêle le papier et le son.
Conducteur : Document
rédigé par le présentateur pour permettre au technicien de mettre en onde le
journal.
Sucrer : laisser tomber une information qu'on avait pourtant sélectionné auparavant
mettre au frigo : mettre de côté une information qu'on juge de peu d'importance ou qui peut être diffusée plus tard, rien n'urge
surimpression : consiste à traduire un interviewé et mixer avec le son original
Ces quelques
mots sont à titre d’exemple. Pour le commun des mortels ces mots sont
incompréhensibles. Pour l’équipe d’une radio ce sont des mots de tous les
jours, ce vocabulaire partagé est un des signes d’une culture commune.
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Une interview |
RESPECTER LES PROCÉDURES.
Partager une
culture professionnelle c’est aussi respecter les procédures communes qui
permettent au travail de chacun de s’inscrire dans la production du programme
de la radio.
Exemple : imaginons un
journaliste qui laisse son reportage n’importe où dans le système informatique
de la radio et pas dans le dossier partagé prévu pour cela. Ce journaliste
rentre ensuite chez lui avec la certitude du devoir accompli puisqu’il a fait
son reportage. Ses collègues chargés de préparer les éditions du lendemain vont
passer des heures à chercher le reportage en question. Si le reporter avait
respecté la procédure il aurait économisé beaucoup de temps et de soucis pour
ses collègues.
EN CAS DE DOUTE IL FAUT EN RÉFÉRER À LA HIÉRARCHIE.
Parfois un
collaborateur doit faire face à une situation particulière. Il ne sait pas
quelle décision prendre. Dans ce cas de figure il ne faut pas hésiter à
soumettre le problème à son chef.
LES 5 W
Répondre aux 5
W (de l’anglais : What Who Where When Why, ou en français: Quoi Qui 0ù Quand
Pourquoi ?) dans chaque nouvelle constitue la règle fondamentale,
incontournable, impérative du journalisme. Il ne peut pas y avoir de compromis
sur les quatre premiers W. L’auditeur a besoin de repères : où ça s’est passé,
quand, qui est concerné, qu’est-ce qui s’est passé ?
C’est la même
chose dans la vie quotidienne quand vous rencontrez un ami, vous lui racontez
ce que vous avez vu : Où Quand Qui Quoi ?…
Il peut arriver que l’on doive rédiger un texte sans
connaître la réponse au cinquième W, le Why, le Pourquoi ? – ou le Comment (How) ? Une
démarche plus poussée d’analyse de l’information nous aidera à trouver cette
réponse.
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Un reportage de guerre |
RÈGLES D’OR DU JOURNALISTE
§ Dire
le plus clairement possible en quoi consiste l’action.
«Il y aurait des désaccords au sein de l’équipe dirigeante» est une mauvaise
information, «Pierre et Jean se disputent la présidence» est une meilleure
information.
§ Toujours
identifier le sujet de l’action.
«La rentrée des classes a été repoussée» est une mauvaise information ;
« le ministre de l’éducation repousse la rentrée des classes » est
une information plus claire.
§ Toujours
dire où cela se passe : à
Kinshasa, Brazzaville, N’jamena, Bangui, Ouagadougou, Bujumbura, Casablanca,
Dakar, Oran, Alger, Tunis, Tripoli… dans tel quartier, telle rue, etc.
§ Toujours
dire avec précision quand s’est
passé l’évènement que l’on relate : ce matin, aujourd’hui, hier, il y a
deux jours, il y a une semaine, le 10 janvier…
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Un reportage d'incendie |
RECHERCHER ABSOLUMENT LA RÉPONSE.
Si l’on ne
dispose pas de ces renseignements, il faut tout faire pour les rechercher. Une
information n’a de valeur que si la réponse à ces quatre questions
fondamentales est donnée. Un bon rédacteur en chef devrait jeter à la poubelle
toute nouvelle qui ne comporte pas ces réponses, et un journaliste ne devrait jamais
donner une nouvelle qui ne les comporte pas.
Cette règle
s’applique à tout : lancements radio par exemple – Où Quand Qui
Quoi ? – le Comment/Pourquoi étant l’angle du reportage. Elle aide à la
construction de papiers radio, de reportages, dans les interviews, partout.
En français,
on peut la compléter par un autre moyen mnémotechnique amusant :
CQQCOQP
Combien Qui Quoi Comment Où
Quand Pourquoi.
Vous voyez par vous-même, ce sont des questions de
tous les jours. Nous les utilisons par réflexe. Dans le journalisme, elles
doivent devenir LE REFLEXE.
LE TRAVAIL DE LA VOIX
Faut-il avoir
une bonne voix pour faire de la radio ? De préférence oui, mais on voit des
présentateurs avec une voix enrouée se distinguer parce qu’ils savent
l’utiliser. Vous mettez un très bon tambour dans les mains d’un mauvais
musicien, il ne produira rien de bon. Vous mettez un mauvais tambour dans les
mains d’un très bon musicien, et vous avez de la magie, du rythme, du son. En
radio, il faut écrire pour sa propre voix, c’est le chemin le plus difficile à
trouver.
Faites le
test, écoutez vos voisins : certains parlent vite, d’autres lentement.
C’est notre singularité d’être humain. En radio, il faut trouver le juste
milieu.
PREMIÈRE RÈGLE : S’ADRESSER À QUELQU’UN
Vous n’êtes
pas sur la place publique pour un discours, vous parlez à une personne. Levez
le nez régulièrement de votre papier et regardez le technicien. C’est votre
premier auditeur, votre ami. Il peut vous faire signe de ralentir. En radio on
parle plus lentement que dans la vie.
DEUXIÈME RÈGLE : ÉCRIRE POUR PARLER
Il y a une
musique de la langue orale qui n’est pas celle de l’écrit de nos études.
Pendant que vous écrivez, murmurez vos phrases. Vous allez voir que vous
trouverez un style simple qui s’approche de votre manière de parler. Cela vous
évitera au micro hésitations et bafouillis.
TROISIÈME RÈGLE : SORTIR SA VOIX
Les premières
fois au micro, on est timide. On lit son texte comme on le fait d’habitude pour
soi-même. La voix est morne, sans éclat. Enlevez le texte et demandez à la
personne de redire ce qu’elle a écrit. Tout de suite vous voyez la différence.
La personne reprend sa voix naturelle. Sortir sa voix, cela ne veut pas dire
crier, c’est trouver le juste milieu entre sa voix naturelle et le ton pour
dire les nouvelles.
QUATRIÈME RÈGLE : S’ENTRAÎNER
Il y a des
techniques de diction comme lire un texte avec un crayon entre ses dents. Cela
aide à mieux articuler et muscler ses lèvres. Il faut se réécouter en regardant
sa voix comme un objet. On peut demander l’aide d’un comédien, à ses collègues,
à son rédacteur en chef. La radio est une équipe, on doit pouvoir s’entraider
pour s’améliorer.
CINQUIÈME RÈGLE : LA MISE EN BOUCHE
C’est la plus
fondamentale, valable pour tous les journalistes, débutants ou professionnels
confirmés. Avant de passer à l’antenne : relisez à haute voix votre journal,
votre flash, votre papier. Vous échauffez ainsi votre bouche et vos cordes
vocales. Vous imprimez dans votre esprit la musique de votre texte. A
l’antenne, vous l’avez tellement dans la tête que cela coule tout seul.
Certains présentateurs se massent la bouche avant de rentrer en studio et
boivent un peu d’eau pour éviter d’avoir de la poussière dans la gorge. La
radio, c’est comme le sport : échauffements et étirements avant de rentrer
sur le stade.
SIXIÈME RÈGLE : NE PAS MANGER LE MICRO
On parle à 20 centimètres du micro (fiche 19). On dégage une oreille de
son casque pour pouvoir s’entendre comme dans la vie. L’autre sert à recevoir
les ordres et à contrôler.
L’ÉCRITURE RADIO
La radio est
un média rapide qui s’adresse à tout le monde, personnes cultivées ou
illettrées. L’écriture doit donc être simple, courte, au présent, claire…
facile à écouter, facile à retenir.
La première règle c’est de bien comprendre l’information avant de rédiger. Si on n’a pas compris, on rédige mal. Bien comprendre pour bien rendre compte, c’est le contrat de base entre le journaliste et son public.
La première règle c’est de bien comprendre l’information avant de rédiger. Si on n’a pas compris, on rédige mal. Bien comprendre pour bien rendre compte, c’est le contrat de base entre le journaliste et son public.
COMMENCEZ PAR L’INFO D’ACTUALITÉ
Vos auditeurs
vous écoutent pour savoir ce qui se passe, il faut donc commencer chacun de vos
textes avec l’information la plus fraîche.
ACCROCHEZ VOS AUDITEURS
La première
phrase contient l’information d’actualité, mais elle doit également retenir
l’attention. Veillez à ce que votre écriture soit accrocheuse, en particulier
au début de chaque nouvelle. Si vous accrochez vos auditeurs, ils resteront à
l’écoute.
UTILISEZ LE PRÉSENT
Vous devez
décrire les événements qui viennent de se passer ou au moment où ils se
passent. Le présent, c’est le temps du récit ; il est adapté au traitement
de l’actualité.
RÉDIGEZ DES PHRASES COURTES
L’information
est souvent complexe, vos auditeurs ne peuvent pas revenir en arrière, ils
doivent comprendre instantanément.
Rédigez vos
phrases sur le modèle : sujet/verbe/complément. Contentez-vous d’une idée
par phrase. Evitez les propositions subordonnées, posez plutôt un point et
commencez une nouvelle phrase.
SOYEZ PRÉCIS
Vos textes
doivent être courts, chaque mot est important. Utilisez donc le mot juste. Bien
choisir ses verbes. Méfiez-vous d’être et avoir, verbes passe-partout et
imprécis.
CONTENTEZ-VOUS DES FAITS, PROSCRIVEZ LES COMMENTAIRES
Vous n’êtes
pas à l’antenne pour donner votre avis. Contentez-vous de décrire l’actualité
et laissez vos auditeurs libres de leurs jugements.
PARLEZ AVANT D’ÉCRIRE
Un journal
radio est un exercice oral. Le présentateur dit les informations. Ecrivez votre
texte en le murmurant. Quand vous accrochez sur un mot, changez le, vous
risquez d’accrocher à l’antenne. Quand vous avez écrit votre texte, relisez-le
à voix haute. Si le résultat ne vous plait pas, modifiez le texte.
ADRESSEZ-VOUS AUX AUDITEURS
Vous écrivez
seul vos nouvelles, au micro vous n’avez pas de contact avec le public. Mais
essayez toujours d’imaginer vos auditeurs. Est-ce qu’ils vont comprendre ?
Essayez de vous adresser à quelqu’un. Si vous écrivez de cette façon, le public
sentira que vous lui parlez et restera à l’écoute de votre journal.
DÉCRIVEZ L’INFORMATION
La radio
sollicite l’oreille. Un texte bien écrit crée pourtant des images mentales chez
celui qui écoute. Pour obtenir ce résultat, utilisez une écriture descriptive.
Pour être sûr de ne rien omettre dans une information, utilisez les cinq W. Et
pour la décrire, pensez aux cinq S. comme sens. Toutes les informations nous
parviennent par nos sens. Donnez à voir, sentir, toucher, entendre et goûter
l’information à vos auditeurs.
LES TECHNIQUES D’INTERVIEW
Que ce soit en
direct en studio ou dehors en reportage, l’interview se pratique tous les jours
à la radio. C’est sa richesse de donner la parole à un maximum de gens. Parce
qu’ils ont quelque chose à dire, parce qu’ils apportent une information,
réagissent en tant que politiques, chefs d’entreprise, artistes, personnes
ordinaires… à un événement. La radio ne se fait pas dans une bulle, elle est en
contact avec ses auditeurs. Mais comment bien interviewer ? Voici quelques
règles.
AVANT L’INTERVIEW
Première démarche : se
documenter, connaître son sujet, le profil de la personne en
face.
Préparez vos questions :
aidez-vous de notes pour les poser dans un ordre logique.
Présentez-vous : que ce
soit au téléphone pour prendre rendez-vous ou quand vous arrivez pour
l’entretien. Dites qui vous êtes, pour qui vous travaillez, ce que vous allez
faire de l’entretien (diffuser des extraits, une grande partie, l’intégrale…).
Mettez à
l’aise votre invité en lui disant l’angle que vous avez choisi, les thèmes que
vous allez aborder.
PENDANT L’INTERVIEW
Posez des questions ouvertes :
commencez vos questions par pourquoi ou par pensez-vous que… plutôt que par
est-ce que… ? De façon à éviter que votre interlocuteur réponde par oui ou
par non.
Posez une seule question à la fois :
si vous en posez plusieurs, votre interlocuteur répondra à la dernière, et il
aura oublié les autres… et vous aussi.
Posez des questions, n’affirmez pas votre
position : vous n’êtes pas là pour prendre parti, faire un
discours, un commentaire. Votre but, c’est d’avoir de bonnes réponses. Et pour
cela, vous avez réfléchi à des questions les plus pertinentes possibles.
Ecoutez les réponses : il
y a toujours des éclairages, des explications à demander.
Sachez couper et interrompre poliment :
c’est souvent le propre des hommes politiques de faire de grandes digressions
pour ne pas répondre. Ramenez-les dans le chemin que vous vous êtes fixé :
l’objet de votre entretien.
Sachez aider votre interlocuteur :
il y a des gens peu bavards ou intimidés par le micro ; mettez-les à
l’aise, reformulez vos questions.
Si votre interlocuteur ne répond pas à la
question ou s’il vous répond par une question, c’est que
la question est gênante ou délicate. N’hésitez pas à reposer calmement votre
question. C’est vous le maître de l’interview.
TRUCS DU MÉTIER
Montrez que vous êtes intéressé :
regardez votre invité dans les yeux, hochez la tête, approuvez…
Refusez les réponses lues :
parfois des gens arrivent avec des réponses écrites, dites-leur que c’est très
mauvais, ils n’ont pas l’air naturels à l’antenne, ils vont se perdre dans leur
texte alors qu’ils ont tout dans la tête et qu’ils seront bien meilleurs à
l’oral.
Pensez au montage pendant l’interview :
une bonne interview est une interview dont on peut extraire de bons sons.
Avant de prendre congé, vérifiez votre
enregistrement : réécoutez la fin de l’interview pour voir
si vous avez une qualité de son diffusable.
LE LANCEMENT
On dit aussi
Chapo ou Intro. Dans les radios françaises, on a gardé l’habitude de désigner
ainsi l’introduction d’un sujet. Parce que du temps des magnétophones à bandes,
le journaliste faisait le signe de lancer pour dire au technicien d’envoyer le
sujet. On le fait encore si on est avec un technicien, notamment dans les
éditions principales.
DÉFINITION
Le lancement
est un texte rédigé par le présentateur qui permet de « lancer »,
c’est-à-dire d’introduire un sujet pendant un journal.
DURÉE D’UN LANCEMENT
Un lancement
dure en moyenne une vingtaine de secondes, soit un minimum de trois phrases et
un maximum de cinq ou six phrases.
STRUCTURE D’UN LANCEMENT
Un lancement
est structuré en trois parties :
§ 1ère partie : La phrase d’accroche qui
contient l’information d’actualité.
Pour
déterminer qu’elle est l’info d’actualité, il existe une technique toute
simple. Il faut se poser la question suivante : « quelle est
l’information nouvelle ? » La réponse à cette question doit tenir en
une phrase. Il faut rédiger cette phrase de façon accrocheuse, pour fixer
l’attention de l’auditeur.
§ 2ème partie : Les informations
complémentaires.
Il s’agit au
minimum d’une phrase, mais le plus souvent de deux ou trois phrases qui
apportent les quelques éléments indispensables à la compréhension de l’information.
Pour être sûr que vous n’avez rien oublié utilisez les 5 W : Who When
Where What Why ; en français : Qui Quand Où Quoi et Pourquoi. Pensez
à vérifier que votre lancement réponde bien à ces cinq questions.
§ 3ème partie : la phrase qui présente
l’angle sous lequel le sujet a été traité.
Le reporter,
chaque fois qu’il réalise un sujet, peut le faire selon des
« angles », des éclairages différents. Prenons par exemple un
reportage sur le début d’un procès. Voici différents angles possibles :
§ le
portrait de l’accusé sous forme de papier.
§ le
rappel des faits qui ont amené à ce procès, sous forme de papier.
§ une
interview croisée des avocats des victimes et de l’accusé.
§ etc
…
EXEMPLE DE LANCEMENT
§ 1ère partie : Le
procès des assassins présumés de Laurent Désiré Kabila débute ce matin à
Kinshasa.
§ 2ème partie : Ce
premier jour sera consacré à la lecture de l’acte d’accusation. Les accusés
resteront enfermés à la prison de Makala pendant toute la durée du procès.
§ 3ème partie : Le
principal accusé est Eddy Kapend, l’ancien chef d’état major du président
Kabila. Son portrait par notre reporter Paul L.
L’HABILLAGE DU JOURNAL
En radio, tout
est musique ou presque, votre voix, les sons des reportages, la parole des
auditeurs, les invités, les interventions, les blagues des animateurs… C’est du
rythme. Mais comme c’est du flux, l’oreille a besoin de repères. C’est la
raison de l’habillage. Il donne la couleur de votre radio et la distingue des
autres. Quand vient l’indicatif du journal, on se dit : « C’est l’Heure ! » Il
mérite toute votre attention. Lui aussi a un traitement particulier. Il
identifie votre radio.
DÉFINITION
L’habillage du
journal est constitué de brefs éléments sonores. Cet habillage a deux
fonctions :
§ Attirer
et retenir l’attention des auditeurs.
§ Faciliter
la compréhension des informations.
QUELS SONT LES ÉLÉMENTS DE L’HABILLAGE ?
L’habillage de
base d’un journal est composé de :
§ Jingles (extraits
musicaux et vocaux qui identifient une émission).
§ Virgules (ponctuations
sonores très brèves).
§ Tapis (boucle
musicale rythmée) .
COMMENT UTILISER L’HABILLAGE ?
L’habillage
est placé dans le journal à des moments précis.
Au début du journal :
la règle veut qu’on place un jingle juste avant le journal. Ce jingle attire
l’attention de l’auditeur et l’informe que c’est l’heure des news.
Exemple : une voix qui dit sur un fond musical percutant « Le
journal, Paul M… ».
Pendant les titres : on
diffuse un tapis musical sous la voix du présentateur. Ce tapis crée une
tension et attire l’attention des auditeurs. Il faut veiller toutefois à ce que
la voix reste parfaitement audible et compréhensible.
A la fin des titres : on
place une virgule qui crée une rupture et permet au présentateur d’attaquer sur
sa première information.
Pendant le journal : on
prévoit des virgules lorsqu’on a fini de présenter une catégorie
d’informations. Par exemple, si vous ouvrez votre journal par deux sujets
politiques et que vous enchaînez sur deux sujets économiques, vous pouvez
placer une virgule à la fin du 2ème sujet politique. Cette virgule montre que
le chapitre politique du journal est terminé. Elle relance l’attention des
auditeurs sur les sujets économiques.
A la fin du journal : une
virgule montre que la session d’information est terminée. Cela crée un effet de
rupture et permet de passer à la suite du programme.
LE CONDUCTEUR DU JOURNAL
C’est la
dernière étape avant de passer à l’antenne, il faut penser à tout. Dans la
mesure où vous êtes très près du journal, faites-vous aider. Vous avez dans
l’ordre : à classer vos éléments (reportages, papiers enregistrés), les mettre
par ordre dans un même dossier si vous ne l’avez pas encore fait. Et, le plus
important, écrire le scénario récapitulatif de votre journal pour le
technicien, afin qu’il sache d’un coup d’oeil ce que vous vous voulez.
C’est LE CONDUCTEUR.
C’est LE CONDUCTEUR.
DÉFINITION
Le conducteur
est le document rédigé par le présentateur qui va permettre au technicien de
mettre en onde le journal ou l’émission. C’est le mode d’emploi de la diffusion
du journal.
QUAND RÉDIGER UN CONDUCTEUR ?
Il faut
rédiger le conducteur une fois que tous les textes sont écrits, que la
hiérarchie des informations a été établie, que les différents éléments sonores
sont identifiés et que l’habillage a été posé. Le conducteur est le tout
dernier document rédigé avant le passage à l’antenne.
COMMENT RÉDIGER UN CONDUCTEUR ?
L’utilisateur
du conducteur, c’est le technicien qui réalise le journal ou l’émission. Le
conducteur doit donc indiquer simplement et très précisément les différents
éléments dans l’ordre de leur passage à l’antenne. C’est très
synthétique : des mots, des temps, des numéros.
SON/ PAPIER/ LANCEMENT/ BRÈVE/ HABILLAGE.
Le conducteur doit indiquer également les différentes
sources que le technicien va devoir utiliser : micro/MD/téléphone/CD/fichier
son/ etc.
Exemple de conducteur d’un journal de 10
minutes :
Source
|
Contenu
|
Durée
|
MD 1 plage 3
|
Jingle début
journal
|
10 secondes
|
Micro 1
|
Titres
journal (4 titres)
|
40 secondes
|
MD 1 plage 4
|
Virgule fin
titres
|
2 secondes
|
Micro 1
|
Lancement résultats
communales
|
15 secondes
|
Téléphone
(02 36 54 28)
|
Germaine en
direct de la CENA
|
1 minute
|
Micro 1
|
ITW
président CENA
|
10 secondes
|
Micro 1
|
Brève marche
militants RB
|
20 secondes
|
MD 1 plage 5
|
virgule
|
2 secondes
|
Micro 1
|
Lancement marche
cheminots
|
20 secondes
|
MD 2 plage 1
|
Intervention
MTTP
|
56 secondes
|
Micro 1
|
Lancement
choléra Kalalé
|
20 secondes
|
MD 2 plage 2
|
Nicole Papier choléra
|
1 minute
|
MD 1 plage 5
|
virgule
|
2 secondes
|
Micro 1
|
Lancement Yayi
à Kalalé
|
15 secondes
|
Micro 2
|
Papier Yayi
|
1 minute
|
Micro 1
|
Brève
hôpital Tanguiéta
|
20 secondes
|
Micro 1
|
Au revoir
|
30 secondes
|
MD 1 plage 6
|
Jingle fin
journal
|
6 secondes
|
Durée totale : 09
minutes 45
|
Vous pouvez aussi demander à votre hiérarchie
une grille-type à remplir à la main. Très
utile quand on est pressé.
LE REPORTAGE
Sans
reportage, il n’y a pas de journalisme. Le reportage est le geste professionnel
premier, le geste de celui qui va chercher l’information là où elle se trouve :
sur le terrain. Le reporter est donc un journaliste qui va couvrir les
évènements d’actualité pour les retransmettre aux auditeurs. Pour cela il doit
préparer sa sortie, se documenter sur le sujet, préparer son équipement,
choisir ses interlocuteurs, prévoir ses angles de traitement du sujet.
ATTITUDES DU REPORTER
Sur le terrain, le reporter fait preuve d’initiative,
il cherche les bons interlocuteurs, pose les bonnes questions. Il observe, il
note. L’outil du reporter radio, c’est le son. Il sait enregistrer une
interview, prendre de l’ambiance, ramener des éléments sonores bien modulés (fiche 19).
AVANT DE PARTIR : MAÎTRISEZ LE SUJET
Lisez les
dépêches, communiqués, dossiers de presse, articles déjà écrits sur le sujet.
Assurez-vous que vous comprenez bien. Vérifiez les noms, les faits, les dates,
les chiffres pour être pris au sérieux par vos futurs interlocuteurs.
DÉTERMINEZ L’ANGLE
Quel(s)
aspect(s) du sujet mettre en valeur ? De quelle façon éclairer le sujet
pour le rendre compréhensible ? Qu’est-ce qui intéresse vos
auditeurs ? Il est impératif de se poser ces questions avant de partir.
Vos collègues vous aideront à trouver les bons angles lors de la conférence de
rédaction.
FAITES UNE LISTE DE QUESTIONS
Ne rédigez pas
mot pour mot votre interview, préparez un canevas, quelques notes qui reprennent
les angles que vous voulez exploiter, les informations que vous souhaitez
obtenir.
VÉRIFIEZ VOTRE MATÉRIEL
Batterie,
micro (faites un test), bonnette anti-vent, vider la SD Card, perche
éventuellement pour prendre du son de loin, casque…
SUR LE TERRAIN : CHOISISSEZ LES BONS INTERLOCUTEURS
Qui allez-vous
solliciter ? Il existe deux catégories d’interlocuteurs pour tous les
sujets :
§ Les acteurs :
ceux qui sont concernés directement par l’événement, ils vont raconter,
décrire, témoigner.
§ Les experts :
leur connaissance du sujet les rend crédibles, ils peuvent expliquer, analyser,
commenter.
SUR LE TERRAIN : PRÉPAREZ VOS INTERLOCUTEURS À L’INTERVIEW
Assurez-vous que vous allez bien trouver vos
interlocuteurs. Sauf circonstances particulières, prenez rendez-vous. Expliquez
aux personnes que vous êtes journaliste, que vous travaillez sur la radio XXX…
Précisez bien que vous souhaitez une interview. Expliquez comment elle va être
utilisée (extrait, interview montée…).
EN COURS DE REPORTAGE
Vérifiez après
chaque interview la qualité de votre enregistrement. Réécoutez les dernières
phrases. Si ce n’est pas bon (exemple : coup de vent, bruit de moteur trop
fort à côté…) recommencez. Votre interlocuteur est à côté de vous. Il
comprendra si vous lui expliquez simplement.
NE LAISSEZ PAS VOTRE INTERLOCUTEUR PRENDRE LE MICRO
C’est vous qui
conduisez l’interview. Vous avez à surveiller la qualité du son.
LE SON
Le reportage se décline de trois façons : un papier
(voir fiche 23), un son ou un enrobé (un papier + son(s), package en anglais
voir fiche suivante). Il peut donner lieu aussi à une brève (fiche 12). Il s’accompagne d’un
lancement (fiche 11). Le montage permet de
réduire les enregistrements d’origine (les rushes) à la taille choisie. Un bon
montage ne s’entend pas.
LE SON
Le son est un extrait d’interview. Il correspond à un angle.
Ce n’est pas le résumé d’une interview. Il fonctionne par lui-même derrière le
lancement, lequel indique alors le nom, la fonction de la
personne interviewée et l’angle, la question à laquelle elle
répond.
COMMENT MONTER UN SON ?
§ Il
faut d’abord isoler toute la partie de l’interview qui correspond à l’angle.
Cela peut aller de 2 à 3 minutes, voire plus.
§ Ensuite
on regarde où cela peut commencer, l’attaque, et
on regarde la chute, la fin.
§ Sélectionnez
cette partie-là et copiez-la sur une nouvelle time-line.
§ Enregistrez
sous : il est important de constituer deux dossiers – un pour les sons
bruts, un pour les sons montés – et d’enregistrer régulièrement pour éviter de
tout perdre en cas de coupure de courant. En cas de mauvais montage, le son
d’origine est là en réserve, inchangé.
§ Dernière
opération : RÉDUIRE. C’est
la plus longue. On élimine d’abord les hésitations, les redites. Dans la vie,
quand on parle, on va rarement au but tout de suite, il y a des digressions,
des incidentes. En cours de route, vous éliminez vos questions si elles
n’apportent rien. Ensuite, vous tâtonnez pour arriver au format demandé :
30 », 40 », 50 », 1 minute…
UN BON SON NE TRAHIT PAS LA PENSÉE DE L’INTERLOCUTEUR.
Il se contente
de raccourcir son propos en lui donnant du punch. Si vous avez un doute
n’hésitez pas à le faire écouter à un collègue ou à votre rédacteur en
chef. Il vaut toujours mieux corriger avant la diffusion.
LE PAPIER-PLUS-SON OU « ENROBÉ »
Le
papier-plus-son, comme son nom l’indique, est un texte enregistré avec un ou
plusieurs sons. Le texte enrobe le son, d’où le nom d’enrobé. Les Anglais
l’appellent package, pour eux, c’est le vrai reportage, report.
Il y a plusieurs formes d’enrobés : du simple avec un son, aux plus complexes avec plusieurs sons, des ambiances. C’est le reportage vivant.
L’enrobé comme le son se lance avec un lancement qui donne à la fin le nom du journaliste et l’angle de son reportage.
Il y a plusieurs formes d’enrobés : du simple avec un son, aux plus complexes avec plusieurs sons, des ambiances. C’est le reportage vivant.
L’enrobé comme le son se lance avec un lancement qui donne à la fin le nom du journaliste et l’angle de son reportage.
Voici trois
schémas possibles :
ENROBÉ AVEC UN SON
Lancement – angle du reportage :
Texte du journaliste 20 »
|
Son extrait d’interview 30 »
|
Texte du journaliste 10 »
|
Avec plusieurs sons
Texte 1
|
Son 1
|
Texte 2(relance)
|
Son 2
|
Texte 3
|
Avec des ambiances
Texte 1
|
Son 1
|
Texte 2
|
Son 2
|
Texte 3
|
|||||||
ambiance
|
ambiance
|
ambiance
|
|||||||||
Les
possibilités sont multiples. Le journaliste peut exercer sa créativité (mettre
plus de sons). Mais attention au TEMPS.
Deux recommandations :
Sous les voix, on baisse toujours un peu l’ambiance
(mixage). La voix doit rester compréhensible. On commence et on termine par un
léger fade, c’est plus joli. Cela évite que le son arrive comme une brute et
termine cut. Le technicien mixe la voix du présentateur sur la
dernière ambiance, c’est encore plus joli.
DURÉE D’UN ENROBÉ
Dans un journal de 1 à 2 minutes, plus
hors journal ou en magazine.
Cela dépend
des choix de votre rédaction. Sachez seulement qu’au-delà de 3 minutes,
l’oreille humaine a besoin de changements. Dans un journal radio, cela se
traduit par un changement de sujet.
Comment s’y prendre ?
§ D’abord
monter les sons – courts – 30 »/20 » ou moins.
§ Isolez
les ambiances sans les monter. C’est facile de les raccourcir sur la time-line.
§ Ensuite
on calcule le temps de tous ses sons et on écrit son texte en fonction du temps
qui reste.
§ ENREGISTREZ
votre texte après l’avoir bien murmuré.
§ Mettez
TEXTES et SONS bout à bout ou sur deux pistes.
§ Si
c’est encore trop long : réduisez les sons ou enlevez du texte.
MONTER UN ENROBÉ PEUT PRENDRE DE 1H30 À 2H, PLUS POUR UN DÉBUTANT.
VOX POP OU MICRO-TROTTOIR
Une radio est
en contact avec ses auditeurs. Fréquemment, elle leur donne la parole. Le
reporter va les chercher dans la rue, là où ils sont. C’est ce qu’on appelle un
micro-trottoir ou Vox Pop.
DURÉE D’UN VOX POP
1 minute et 30
secondes. Ou moins, si votre rédaction choisit 1 minute.
DÉFINITION D’UN VOX POP
Un Vox Pop est
un document sonore qui regroupe, grâce à un montage, les réponses d’une série
de personnes à une même question.
QUI S’EXPRIME DANS UN VOX POP ?
« Vox
Pop », cela signifie en latin « voix du peuple ». Ce sont donc
des gens ordinaires qui s’expriment dans un Vox Pop. Ce ne sont pas des
ministres, des avocats, des directeurs, des généraux ou des religieux.
OÙ FAIRE UN VOX POP ?
Là où se
trouvent les gens ordinaires : dans la rue, au marché, etc.
COMBIEN DE PERSONNES S’EXPRIMENT DANS UN VOX POP ?
Six personnes
est une bonne moyenne. Chaque personne s’exprime en moyenne une quinzaine de
secondes. 6 multipliés par 15 secondes = 1 minute et 30 secondes. Si vous
choisissez un format plus court : 4 à 5 personnes est un nombre suffisant.
COMMENT FAIRE PRATIQUEMENT UN VOX POP ?
Il faut d’abord bien choisir une question.
Ensuite il faut aller sur le terrain, au marché par exemple, et poser cette
question à une série d’usagers du marché. Il ne faut pas poser plusieurs
questions, vous ne faites pas une interview mais un Vox Pop. Il faut éviter de
se présenter chaque fois au même endroit, à la même heure, pour éviter d’avoir
les mêmes opinions provenant de la même catégorie de gens.
COMMENT PRÉSENTER UN VOX POP ?
Un vox pop
n’est pas un sondage. Il n’a aucune aucune prétention scientifique. C’est une
illustration, une image. Il faut donc éviter les formules du genre :
« les gens de telle ville ou tel quartier rejettent carrément cette
option, comme en témoignent ces citoyens ».
Comme le reportage, le Vox Pop s’accompagne d’un
lancement qui dit « QUI QUOI OÙ QUAND ? »
et la question posée, l’angle. Le reporter écrit son lancement, le présentateur
le réécrit pour le mettre dans sa voix.
LE PAPIER RADIO
Le papier
radio est un article court – 25 lignes maximum. Sa durée : moins de 1 minute,
C’est le texte que le journaliste écrit et lit dans sa voix. Il peut être en
direct ou enregistré. En reportage, il se fait au téléphone. Mais quel que soit
le cas de figure, le papier a une structure : un début, un milieu, une fin. Une
phrase d’accroche, une chute. Il ne répète surtout pas ce qu’il y a dans le
lancement. Il répond à la question Comment/Pourquoi ?
QUAND FAIRE UN PAPIER ?
Deux facteurs
amènent à traiter un sujet sous la forme d’un papier :
§ La nécessité.
Vos interlocuteurs refusent d’être enregistrés, mais acceptent de vous donner
des informations. Ou alors il n’y a pas d’interlocuteur possible, vous n’avez
pas de source orale.
§ Le choix rédactionnel.
Parfois il est plus opportun de faire un papier qu’un son. Par exemple, vous
devez analyser ou expliquer un sujet complexe.
DIFFÉRENTS TYPES DE PAPIERS
Il existe deux
types de « papiers » :
§ Le papier de desk est
un papier rédigé sans sortie en reportage. Le journaliste travaille dans la
rédaction. Il traite des informations qui lui viennent de différentes sources.
Il utilise le plus souvent des dépêches d’agences de presse, des articles de
journaux, des textes et documents divers. Le journaliste complète ces
informations en effectuant des recherches sur Internet et en utilisant le
téléphone.
§ Le papier de reportage est
le produit d’un reportage. Pour le réaliser, le reporter va collecter des
informations sur le terrain. Il observe, prend des notes, pose des questions
sur le sujet qui l’intéresse.
AVANT DE RÉDIGER UN PAPIER :
§ Vérifiez d’abord qu’il ne vous manque aucun
élément, que vous maîtrisez le sujet. Ensuite,
vous triez et organisez la matière que vous avez collectée. Concentrez-vous sur
l’angle que vous devez traiter. Pour cela, écartez tout ce qui ne concerne pas
cet angle.
§ Mettez de côté les informations qui
permettront au présentateur de lancer votre papier,
et rédigez votre lancement.
§ Préparez l’ordre dans lequel vous allez
rédiger vos informations : il doit être
logique, faciliter la compréhension des auditeurs. Choisissez soigneusement
votre première et dernière information, l’attaque et la chute.
RÉDIGEZ VOTRE PAPIER
APRÈS LA RÉDACTION DU PAPIER
Mettez le
papier en page. Utilisez un gros corps de caractère (et un triple interligne).
Aérez le texte en fonction de son sens. Notez les respirations. Un texte bien
mis en page a toutes les chances d’être bien dit à l’antenne.
N’OUBLIEZ PAS LA MISE EN BOUCHE
Répétez
plusieurs fois votre papier avant d’aller en studio ou de l’enregistrer,
parlez-le, dites-le à haute-voix. Si votre papier est issu d’un reportage sur
le terrain, relisez-le en vous demandant : est-ce que j’aurais pu écrire
le même papier en restant dans la rédaction en travaillant par téléphone ?
Si la réponse est oui, réécrivez le papier !!!
GRANDS PRINCIPES RADIO
La radio est
un média « chaud ». Chaud au sens où il donne l’information à chaud, à vif,
quand l’événement se passe. Chaud aussi au sens où c’est un homme, une femme,
qui parle à d’autres hommes, d’autres femmes, jeunes, adultes ou anciens. Une
voix. Mais il faut se méfier de la rapidité. On ne colporte ni rumeur, ni
on-dit ; toute information doit être absolument vérifiée. L’Histoire nous a
montré jusqu’où pouvait mener le non-respect de l’exactitude et de
l’objectivité.
LE TON EN RADIO
Nous parlons
dans la vie. En radio, nous parlons plus lentement. Mais nous devons faire
naître des images, raconter, décrire. Nous devons être vivants, pas des
machines à dire. Il faut trouver un style simple qui corresponde à soi-même. En
quelques mots un reporter peut vous décrire une place vide quittée
précipitamment par une foule, et vous la voyez ! Avoir un style, une
présence à l’antenne, demande de travailler sans cesse sur soi-même.
LE RESPECT DES PERSONNES
Notre métier
est de donner la parole aux autres, leur permettre de s’exprimer. Le public a
droit à la vérité. Mais tout individu a droit à son honneur et à sa vie privée.
En Europe et aux Etats-Unis, des lois très sévères condamnent la calomnie et la
diffamation.
L’EXACTITUDE
Vérifiez tout.
Vérifiez l’information que vous a donnée une première source auprès d’une
deuxième source. Si vous avez un doute, vérifiez encore. Vous parlez à
l’antenne de « faits avérés ». Soyez précis, au mot près, pour une
citation d’homme politique par exemple.
L’ÉQUILIBRE
Efforcez-vous
de donner les différents points de vue, notamment dans le cas d’une question
controversée, sociale, politique, économique…
LA CLARTÉ
L’immense
majorité de vos auditeurs a des préoccupations de survie. Son langage est
simple. Si vos auditeurs ne parviennent pas à vous comprendre, vous aurez fait
tout votre travail de recherche en vain.
PAS DE COMMENTAIRE
Le commentaire
est un jugement de votre part, une opinion. Vous n’êtes pas là pour ça.
Contentez-vous des faits.
PROTECTION DES SOURCES
L’information du public passe par la recherche de la
vérité. La diffusion de certaines informations délicates peut déplaire à des
personnes ou des organisations de toute nature. Pour pouvoir rendre publiques
ces informations délicates, il faut parfois garantir aux personnes qui
s’expriment à l’antenne que leur identité restera confidentielle. Dans un tel
cas de figure on dit que le journaliste doit « protéger ses sources
d’information », c’est-à-dire garantir aux personnes qui lui
donnent des informations qu’elles le font en toute confidentialité.
Attention : cette procédure s’utilise de façon exceptionnelle, dans des
cas très précis où cette technique est le seul moyen de diffuser une
information capitale.
RESTEZ EN CONTACT AVEC VOTRE RÉDACTION
Cela vaut en
zone de conflit, mais aussi en période de paix. A la station, les
présentateurs, le rédacteur en chef ont besoin de savoir où vous en êtes pour
la préparation du journal.
LE FLASH RADIO
Flash, en anglais, veut dire éclair, comme le flash de
l’appareil photo. Pour la radio, les Anglo-saxons préfèrent le terme de news
flash, un coup d’oeil rapide sur les dernières nouvelles. L’actualité évolue.
Lors de grands événements, elle bouge même d’heure en heure. Le flash radio a
pour fonction de donner les derniers rebondissements. Il indique, il annonce,
il ne développe pas. C’est un mini-journal de brèves sans titres (reportez-vous à la fiche 12 – la Brève).
DÉFINITION
Le flash est
un rendez-vous d’actualité, comme le journal. Sa fonction est de donner les
nouvelles aux auditeurs. Il existe pourtant d’importantes différences entre le
flash et le journal radio.
DURÉE DU FLASH
Première particularité :
un flash est un rendez-vous d’actualité très court. C’est d’ailleurs cette
brièveté qui vaut son nom au flash. Une radio FM faisait récemment la publicité
de ses flashs en disant qu’ils offraient aux auditeurs « Le tour du Monde
en 90 secondes ». Un flash dure de une à trois minutes.
FRÉQUENCE
La plupart des
radios ont des flashs toutes les heures. Toutes les demi-heures pour les radios
d’information continue, avec même des titres tous les quarts d’heure. C’est un
choix de la radio, selon ses moyens. Elle suppose plus de deux journalistes par
jour assis derrière leur écran à surveiller les dernières nouvelles, à rester
en contact avec les reporters sur le terrain…
FORME RÉDACTIONNELLE
Un flash est
constitué uniquement de brèves. La seule marge de manœuvre du présentateur pour
travailler le rythme de son flash, c’est de varier la longueur de ses brèves.
Certaines informations sont dites en cinq secondes, d’autres peuvent
exceptionnellement dépasser vingt secondes. Un flash permet de donner au maximum
de 6 à 10 informations.
CONTENU ÉDITORIAL
Parce qu’un
flash est court, il survole l’actualité. Seules les informations les plus
importantes ont leur place dans un flash. Il faut aller à l’essentiel. Il est
impossible de développer un sujet, une analyse ou d’y faire un commentaire.
§ Les faits d’abord.
La nouveauté sur ce qui se passe. C’est l’ouverture du flash.
§ Une
information qui tombe à 9h45 doit avoir sa place dans le flash de 10h.
§ Cette
même information peut très bien ne pas apparaître dans le journal de 13h, parce
qu’elle n’est pas capitale, mais elle était importante à 10h.
Dans un flash,
on peut aussi après les informations principales :
§ Annoncer le dossier qui
sera développé dans le journal de la mi-journée ou du soir (promotion du
travail de la rédaction).
§ Donner des informations
pratiques : circulation, météo, annonces de
réunions, résumé de circulaires administratives (proximité avec les auditeurs).
§ Eventuellement diffuser un son
très court ou un papier selon l’appréciation
du présentateur et l’importance de l’actualité.
§ Terminer par une annonce de
spectacle, concert, ou une petite histoire légère
(pour passer l’antenne au programme avec le sourire).
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