jeudi 23 juillet 2015

L'Information Radiophonique


présentation : Samuel ELIJAH

Si vous souhaitez écrire et lire en Radio, voici quelques informations utiles à connaitre.



LES SOURCES DE L'INFORMATION JOURNALISTIQUE
Les sources du journaliste sont multiples : dépêches d’agence, jou
Studio moderne de Radiodiffusion
rnaux, communiqués, autres médias TV ou radios, et 
aujourd’hui, tout ce qui se passe sur Internet : blogs, réseaux sociaux, sites d’informations. A cette liste, on peut ajouter les propres sources du journaliste, appels d’auditeurs, témoins, les journalistes entre eux, la documentation de la rédaction, ce qu’on entend dire ici ou là… Mais dans toute cette masse, il faut savoir trier et, surtout, vérifier…
Vérifier deux fois, c’est une règle de base à la BBC. Quel que soit le pouvoir, le journaliste peut être soumis à la manipulation, à la propagande ou bien au marketing publicitaire. Si vous reprenez une nouvelle d’un journal, il faut que celle-ci soit absolument sûre et vérifiée. En aucun cas, vous ne pouvez la lire telle quelle à l’antenne. Vous devez aussi toujours citer le journal (la source : autre média, etc.).
Une cabine technique moderne
COMMENT IDENTIFIER UNE VÉRITABLE INFORMATION ?
La nouvelle,  l’actualité
C’est ce qui se passe, ce qui vient de se passer, va se passer (annonce). Il s’agit d’un fait récent dont on n’a pas encore entendu parler. Il convient d’évaluer chaque nouvelle du point de vue des auditeurs. Comment un évènement, une déclaration, les concerne ou les touche.
L’info magazine
C’est la nouvelle qui ne porte pas forcément sur un événement précis mais explique un problème, une situation, que l’on peut traiter hier, aujourd’hui, demain, mais qui intéresse les auditeurs parce qu’ils ne la connaissent pas encore et que cela les touche. Vous pouvez par exemple faire une enquête sur des réfugiés dans une forêt, la déforestation, l’érosion, les crédits détournés pour une université… Ce sont des sujets qui émergent après une petite enquête.

COMMENT CHOISIR UNE NOUVELLE PARMI TOUTES LES INFORMATIONS QUI NOUS PARVIENNENT ?
Voici quelques critères :
L’actualité : une nouvelle doit être neuve, fraîche. Une information a peu d’intérêt si l’auditeur l’a déjà entendue ailleurs.
La proximité géographique : les gens s’intéressent davantage à ce qui se passe dans leur village, leur pays qu’à des événements éloignés.
La proximité d’intérêt : les gens sont sensibles aux nouvelles qui les concernent : coût de la vie, budget, prix des produits alimentaires, état des routes, taxes de transports, coûts de l’école… Mais aussi à ce qui est humain : faits insolites, humour, suspense, tragédie, réussites, histoires d’enfants, personnes âgées, mémoire, handicap surmonté…
Le suivi : est une obligation pour une rédaction. On suit un événement dans la durée, jusqu’à sa conclusion. Exemple : une grave panne d’électricité. Vous devez annoncer quand elle est réparée et comment. Une menace d’épidémie : vous devez dire par la suite si la menace se confirme, si les craintes sont dissipées, s’il n’y a plus de danger.
L’importance : une information importante touche beaucoup de gens, modifie leur existence quotidienne, a une influence directe sur eux : catastrophe naturelle, conflit, élections…
Studio moderne


TERMES TECHNIQUES DU JOURNALISTE RADIO

Bien sûr un journaliste doit maîtriser un certain nombre de techniques pour être capable de faire son travail. Mais être un as de l’interview ou de l’écriture ne suffit pas. Il faut avant tout savoir inscrire son travail dans celui d’une équipe. C’est ce qu’on appelle partager une culture professionnelle.

PARTAGER UNE CULTURE PROFESSIONNELLE C’EST PARLER LE MÊME LANGAGE.

Voici un petit lexique d’une dizaine de mots.
Chapo : Texte lu par le présentateur du journal pour introduire un reportage. Le chapo est aussi appelé lancement ou intro.
Pied : Texte lu par le présentateur après la diffusion d’un reportage et qui vient conclure le sujet. Le pied est aussi appelé extro.
Attaque : Début d’un sujet.
Chute : Fin d’un sujet.
Ouverture : Première information du journal.
Fausse ouverture Terme utilisé quand la première information du journal n’a pas fait l’objet d’un titre.
Brève : Information qui n’est pas développée sous la forme d’un sujet complet.
Papier : Reportage écrit par un journaliste qui ne contient pas d’extrait d’interview.
Son : Reportage qui prend la forme d’un extrait d’interview.
Enrobé : Reportage qui mêle le papier et le son.
Conducteur : Document rédigé par le présentateur pour permettre au technicien de mettre en onde le journal.
Sucrer : laisser tomber une information qu'on avait pourtant sélectionné auparavant
mettre au frigo : mettre de côté une information qu'on juge de peu d'importance ou qui peut être diffusée plus tard, rien n'urge
surimpression : consiste à traduire un interviewé et mixer avec le son original
Ces quelques mots sont à titre d’exemple. Pour le commun des mortels ces mots sont incompréhensibles. Pour l’équipe d’une radio ce sont des mots de tous les jours, ce vocabulaire partagé est un des signes d’une culture commune.
Une interview

RESPECTER LES PROCÉDURES.

Partager une culture professionnelle c’est aussi respecter les procédures communes qui permettent au travail de chacun de s’inscrire dans la production du programme de la radio.
Exemple : imaginons un journaliste qui laisse son reportage n’importe où dans le système informatique de la radio et pas dans le dossier partagé prévu pour cela. Ce journaliste rentre ensuite chez lui avec la certitude du devoir accompli puisqu’il a fait son reportage. Ses collègues chargés de préparer les éditions du lendemain vont passer des heures à chercher le reportage en question. Si le reporter avait respecté la procédure il aurait économisé beaucoup de temps et de soucis pour ses collègues.

EN CAS DE DOUTE IL FAUT EN RÉFÉRER À LA HIÉRARCHIE.

Parfois un collaborateur doit faire face à une situation particulière. Il ne sait pas quelle décision prendre. Dans ce cas de figure il ne faut pas hésiter à soumettre le problème à son chef.

LES 5 W

Répondre aux 5 W (de l’anglais : What Who Where When Why, ou en français: Quoi Qui 0ù Quand Pourquoi ?) dans chaque nouvelle constitue la règle fondamentale, incontournable, impérative du journalisme. Il ne peut pas y avoir de compromis sur les quatre premiers W. L’auditeur a besoin de repères : où ça s’est passé, quand, qui est concerné, qu’est-ce qui s’est passé ?
C’est la même chose dans la vie quotidienne quand vous rencontrez un ami, vous lui racontez ce que vous avez vu : Où Quand Qui Quoi ?…
Il peut arriver que l’on doive rédiger un texte sans connaître la réponse au cinquième W, le Why, le Pourquoi ? – ou le Comment (How) ? Une démarche plus poussée d’analyse de l’information nous aidera à trouver cette réponse.
Un reportage de guerre

RÈGLES D’OR DU JOURNALISTE

§  Dire le plus clairement possible en quoi consiste l’action. «Il y aurait des désaccords au sein de l’équipe dirigeante» est une mauvaise information, «Pierre et Jean se disputent la présidence» est une meilleure information.
§   Toujours identifier le sujet de l’action. «La rentrée des classes a été repoussée» est une mauvaise information ; « le ministre de l’éducation repousse la rentrée des classes » est une information plus claire.
§   Toujours dire  cela se passe : à Kinshasa, Brazzaville, N’jamena, Bangui, Ouagadougou, Bujumbura, Casablanca, Dakar, Oran, Alger, Tunis, Tripoli… dans tel quartier, telle rue, etc.
§   Toujours dire avec précision quand s’est passé l’évènement que l’on relate : ce matin, aujourd’hui, hier, il y a deux jours, il y a une semaine, le 10 janvier…
Un reportage d'incendie

RECHERCHER ABSOLUMENT LA RÉPONSE.

Si l’on ne dispose pas de ces renseignements, il faut tout faire pour les rechercher. Une information n’a de valeur que si la réponse à ces quatre questions fondamentales est donnée. Un bon rédacteur en chef devrait jeter à la poubelle toute nouvelle qui ne comporte pas ces réponses, et un journaliste ne devrait jamais donner une nouvelle qui ne les comporte pas.
Cette règle s’applique à tout : lancements radio par exemple – Où Quand Qui Quoi ? – le Comment/Pourquoi étant l’angle du reportage. Elle aide à la construction de papiers radio, de reportages, dans les interviews, partout.
En français, on peut la compléter par un autre moyen mnémotechnique amusant :

CQQCOQP

Combien Qui Quoi Comment Où Quand Pourquoi.
Vous voyez par vous-même, ce sont des questions de tous les jours. Nous les utilisons par réflexe. Dans le journalisme, elles doivent devenir LE REFLEXE.

LE TRAVAIL DE LA VOIX

Faut-il avoir une bonne voix pour faire de la radio ? De préférence oui, mais on voit des présentateurs avec une voix enrouée se distinguer parce qu’ils savent l’utiliser. Vous mettez un très bon tambour dans les mains d’un mauvais musicien, il ne produira rien de bon. Vous mettez un mauvais tambour dans les mains d’un très bon musicien, et vous avez de la magie, du rythme, du son. En radio, il faut écrire pour sa propre voix, c’est le chemin le plus difficile à trouver.
Faites le test, écoutez vos voisins : certains parlent vite, d’autres lentement. C’est notre singularité d’être humain. En radio, il faut trouver le juste milieu.

PREMIÈRE RÈGLE : S’ADRESSER À QUELQU’UN

Vous n’êtes pas sur la place publique pour un discours, vous parlez à une personne. Levez le nez régulièrement de votre papier et regardez le technicien. C’est votre premier auditeur, votre ami. Il peut vous faire signe de ralentir. En radio on parle plus lentement que dans la vie.

DEUXIÈME RÈGLE : ÉCRIRE POUR PARLER

Il y a une musique de la langue orale qui n’est pas celle de l’écrit de nos études. Pendant que vous écrivez, murmurez vos phrases. Vous allez voir que vous trouverez un style simple qui s’approche de votre manière de parler. Cela vous évitera au micro hésitations et bafouillis.

TROISIÈME RÈGLE : SORTIR SA VOIX

Les premières fois au micro, on est timide. On lit son texte comme on le fait d’habitude pour soi-même. La voix est morne, sans éclat. Enlevez le texte et demandez à la personne de redire ce qu’elle a écrit. Tout de suite vous voyez la différence. La personne reprend sa voix naturelle. Sortir sa voix, cela ne veut pas dire crier, c’est trouver le juste milieu entre sa voix naturelle et le ton pour dire les nouvelles.

QUATRIÈME RÈGLE : S’ENTRAÎNER

Il y a des techniques de diction comme lire un texte avec un crayon entre ses dents. Cela aide à mieux articuler et muscler ses lèvres. Il faut se réécouter en regardant sa voix comme un objet. On peut demander l’aide d’un comédien, à ses collègues, à son rédacteur en chef. La radio est une équipe, on doit pouvoir s’entraider pour s’améliorer.

CINQUIÈME RÈGLE : LA MISE EN BOUCHE

C’est la plus fondamentale, valable pour tous les journalistes, débutants ou professionnels confirmés. Avant de passer à l’antenne : relisez à haute voix votre journal, votre flash, votre papier. Vous échauffez ainsi votre bouche et vos cordes vocales. Vous imprimez dans votre esprit la musique de votre texte. A l’antenne, vous l’avez tellement dans la tête que cela coule tout seul. Certains présentateurs se massent la bouche avant de rentrer en studio et boivent un peu d’eau pour éviter d’avoir de la poussière dans la gorge. La radio, c’est comme le sport : échauffements et étirements avant de rentrer sur le stade.

SIXIÈME RÈGLE : NE PAS MANGER LE MICRO

On parle à 20 centimètres du micro (fiche 19). On dégage une oreille de son casque pour pouvoir s’entendre comme dans la vie. L’autre sert à recevoir les ordres et à contrôler.

L’ÉCRITURE RADIO

La radio est un média rapide qui s’adresse à tout le monde, personnes cultivées ou illettrées. L’écriture doit donc être simple, courte, au présent, claire… facile à écouter, facile à retenir.
La première règle c’est de bien comprendre l’information avant de rédiger. Si on n’a pas compris, on rédige mal. Bien comprendre pour bien rendre compte, c’est le contrat de base entre le journaliste et son public.

COMMENCEZ PAR L’INFO D’ACTUALITÉ 

Vos auditeurs vous écoutent pour savoir ce qui se passe, il faut donc commencer chacun de vos textes avec l’information la plus fraîche.

ACCROCHEZ VOS AUDITEURS

La première phrase contient l’information d’actualité, mais elle doit également retenir l’attention. Veillez à ce que votre écriture soit accrocheuse, en particulier au début de chaque nouvelle. Si vous accrochez vos auditeurs, ils resteront à l’écoute.

UTILISEZ LE PRÉSENT

Vous devez décrire les événements qui viennent de se passer ou au moment où ils se passent. Le présent, c’est le temps du récit ; il est adapté au traitement de l’actualité.

RÉDIGEZ DES PHRASES COURTES

L’information est souvent complexe, vos auditeurs ne peuvent pas revenir en arrière, ils doivent comprendre instantanément.
Rédigez vos phrases sur le modèle : sujet/verbe/complément. Contentez-vous d’une idée par phrase. Evitez les propositions subordonnées, posez plutôt un point et commencez une nouvelle phrase.

SOYEZ PRÉCIS

Vos textes doivent être courts, chaque mot est important. Utilisez donc le mot juste. Bien choisir ses verbes. Méfiez-vous d’être et avoir, verbes passe-partout et imprécis.

CONTENTEZ-VOUS DES FAITS, PROSCRIVEZ LES COMMENTAIRES 

Vous n’êtes pas à l’antenne pour donner votre avis. Contentez-vous de décrire l’actualité et laissez vos auditeurs libres de leurs jugements.

PARLEZ AVANT D’ÉCRIRE

Un journal radio est un exercice oral. Le présentateur dit les informations. Ecrivez votre texte en le murmurant. Quand vous accrochez sur un mot, changez le, vous risquez d’accrocher à l’antenne. Quand vous avez écrit votre texte, relisez-le à voix haute. Si le résultat ne vous plait pas, modifiez le texte.

ADRESSEZ-VOUS AUX AUDITEURS

Vous écrivez seul vos nouvelles, au micro vous n’avez pas de contact avec le public. Mais essayez toujours d’imaginer vos auditeurs. Est-ce qu’ils vont comprendre ? Essayez de vous adresser à quelqu’un. Si vous écrivez de cette façon, le public sentira que vous lui parlez et restera à l’écoute de votre journal.

DÉCRIVEZ L’INFORMATION

La radio sollicite l’oreille. Un texte bien écrit crée pourtant des images mentales chez celui qui écoute. Pour obtenir ce résultat, utilisez une écriture descriptive. Pour être sûr de ne rien omettre dans une information, utilisez les cinq W. Et pour la décrire, pensez aux cinq S. comme sens. Toutes les informations nous parviennent par nos sens. Donnez à voir, sentir, toucher, entendre et goûter l’information à vos auditeurs.

LES TECHNIQUES D’INTERVIEW

Que ce soit en direct en studio ou dehors en reportage, l’interview se pratique tous les jours à la radio. C’est sa richesse de donner la parole à un maximum de gens. Parce qu’ils ont quelque chose à dire, parce qu’ils apportent une information, réagissent en tant que politiques, chefs d’entreprise, artistes, personnes ordinaires… à un événement. La radio ne se fait pas dans une bulle, elle est en contact avec ses auditeurs. Mais comment bien interviewer ? Voici quelques règles.

AVANT L’INTERVIEW

Première démarche : se documenter, connaître son sujet, le profil de la personne en face.
Préparez vos questions : aidez-vous de notes pour les poser dans un ordre logique.
Présentez-vous : que ce soit au téléphone pour prendre rendez-vous ou quand vous arrivez pour l’entretien. Dites qui vous êtes, pour qui vous travaillez, ce que vous allez faire de l’entretien (diffuser des extraits, une grande partie, l’intégrale…).
Mettez à l’aise votre invité en lui disant l’angle que vous avez choisi, les thèmes que vous allez aborder.

PENDANT L’INTERVIEW

Posez des questions ouvertes : commencez vos questions par pourquoi ou par pensez-vous que… plutôt que par est-ce que… ? De façon à éviter que votre interlocuteur réponde par oui ou par non.
Posez une seule question à la fois : si vous en posez plusieurs, votre interlocuteur répondra à la dernière, et il aura oublié les autres… et vous aussi.
Posez des questions, n’affirmez pas votre position : vous n’êtes pas là pour prendre parti, faire un discours, un commentaire. Votre but, c’est d’avoir de bonnes réponses. Et pour cela, vous avez réfléchi à des questions les plus pertinentes possibles.
Ecoutez les réponses : il y a toujours des éclairages, des explications à demander.
Sachez couper et interrompre poliment : c’est souvent le propre des hommes politiques de faire de grandes digressions pour ne pas répondre. Ramenez-les dans le chemin que vous vous êtes fixé : l’objet de votre entretien.
Sachez aider votre interlocuteur : il y a des gens peu bavards ou intimidés par le micro ; mettez-les à l’aise, reformulez vos questions.
Si votre interlocuteur ne répond pas à la question ou s’il vous répond par une question, c’est que la question est gênante ou délicate. N’hésitez pas à reposer calmement votre question. C’est vous le maître de l’interview.

TRUCS DU MÉTIER

Montrez que vous êtes intéressé : regardez votre invité dans les yeux, hochez la tête, approuvez…
Refusez les réponses lues : parfois des gens arrivent avec des réponses écrites, dites-leur que c’est très mauvais, ils n’ont pas l’air naturels à l’antenne, ils vont se perdre dans leur texte alors qu’ils ont tout dans la tête et qu’ils seront bien meilleurs à l’oral.
Pensez au montage pendant l’interview : une bonne interview est une interview dont on peut extraire de bons sons.
Avant de prendre congé, vérifiez votre enregistrement : réécoutez la fin de l’interview pour voir si vous avez une qualité de son diffusable.

LE LANCEMENT

On dit aussi Chapo ou Intro. Dans les radios françaises, on a gardé l’habitude de désigner ainsi l’introduction d’un sujet. Parce que du temps des magnétophones à bandes, le journaliste faisait le signe de lancer pour dire au technicien d’envoyer le sujet. On le fait encore si on est avec un technicien, notamment dans les éditions principales.

DÉFINITION

Le lancement est un texte rédigé par le présentateur qui permet de « lancer », c’est-à-dire d’introduire un sujet pendant un journal.

DURÉE D’UN LANCEMENT

Un lancement dure en moyenne une vingtaine de secondes, soit un minimum de trois phrases et un maximum de cinq ou six phrases.

STRUCTURE D’UN LANCEMENT

Un lancement est structuré en trois parties :
§   1ère partie : La phrase d’accroche qui contient l’information d’actualité.
Pour déterminer qu’elle est l’info d’actualité, il existe une technique toute simple. Il faut se poser la question suivante : « quelle est l’information nouvelle ? » La réponse à cette question doit tenir en une phrase. Il faut rédiger cette phrase de façon accrocheuse, pour fixer l’attention de l’auditeur.
§   2ème partie : Les informations complémentaires.
Il s’agit au minimum d’une phrase, mais le plus souvent de deux ou trois phrases qui apportent les quelques éléments indispensables à la compréhension de l’information. Pour être sûr que vous n’avez rien oublié utilisez les 5 W : Who When Where What Why ; en français : Qui Quand Où Quoi et Pourquoi. Pensez à vérifier que votre lancement réponde bien à ces cinq questions.
§   3ème partie : la phrase qui présente l’angle sous lequel le sujet a été traité.
Le reporter, chaque fois qu’il réalise un sujet, peut le faire selon des « angles », des éclairages différents. Prenons par exemple un reportage sur le début d’un procès. Voici différents angles possibles :
§  le portrait de l’accusé sous forme de papier.
§  le rappel des faits qui ont amené à ce procès, sous forme de papier.
§  une interview croisée des avocats des victimes et de l’accusé.
§  etc …

EXEMPLE DE LANCEMENT

§  1ère partie : Le procès des assassins présumés de Laurent Désiré Kabila débute ce matin à Kinshasa.
§  2ème partie : Ce premier jour sera consacré à la lecture de l’acte d’accusation. Les accusés resteront enfermés à la prison de Makala pendant toute la durée du procès.
§  3ème partie : Le principal accusé est Eddy Kapend, l’ancien chef d’état major du président Kabila. Son portrait par notre reporter Paul L.

L’HABILLAGE DU JOURNAL

En radio, tout est musique ou presque, votre voix, les sons des reportages, la parole des auditeurs, les invités, les interventions, les blagues des animateurs… C’est du rythme. Mais comme c’est du flux, l’oreille a besoin de repères. C’est la raison de l’habillage. Il donne la couleur de votre radio et la distingue des autres. Quand vient l’indicatif du journal, on se dit : « C’est l’Heure ! » Il mérite toute votre attention. Lui aussi a un traitement particulier. Il identifie votre radio.

DÉFINITION

L’habillage du journal est constitué de brefs éléments sonores. Cet habillage a deux fonctions :
§  Attirer et retenir l’attention des auditeurs.
§  Faciliter la compréhension des informations.

QUELS SONT LES ÉLÉMENTS DE L’HABILLAGE ?

L’habillage de base d’un journal est composé de :
§  Jingles (extraits musicaux et vocaux qui identifient une émission).
§  Virgules (ponctuations sonores très brèves).
§  Tapis (boucle musicale rythmée) .

COMMENT UTILISER L’HABILLAGE ?

L’habillage est placé dans le journal à des moments précis.
 Au début du journal : la règle veut qu’on place un jingle juste avant le journal. Ce jingle attire l’attention de l’auditeur et l’informe que c’est l’heure des news. Exemple : une voix qui dit sur un fond musical percutant « Le journal, Paul M… ».
Pendant les titres : on diffuse un tapis musical sous la voix du présentateur. Ce tapis crée une tension et attire l’attention des auditeurs. Il faut veiller toutefois à ce que la voix reste parfaitement audible et compréhensible.
A la fin des titres : on place une virgule qui crée une rupture et permet au présentateur d’attaquer sur sa première information.
Pendant le journal : on prévoit des virgules lorsqu’on a fini de présenter une catégorie d’informations. Par exemple, si vous ouvrez votre journal par deux sujets politiques et que vous enchaînez sur deux sujets économiques, vous pouvez placer une virgule à la fin du 2ème sujet politique. Cette virgule montre que le chapitre politique du journal est terminé. Elle relance l’attention des auditeurs sur les sujets économiques.
A la fin du journal : une virgule montre que la session d’information est terminée. Cela crée un effet de rupture et permet de passer à la suite du programme.

LE CONDUCTEUR DU JOURNAL

C’est la dernière étape avant de passer à l’antenne, il faut penser à tout. Dans la mesure où vous êtes très près du journal, faites-vous aider. Vous avez dans l’ordre : à classer vos éléments (reportages, papiers enregistrés), les mettre par ordre dans un même dossier si vous ne l’avez pas encore fait. Et, le plus important, écrire le scénario récapitulatif de votre journal pour le technicien, afin qu’il sache d’un coup d’oeil ce que vous vous voulez.
C’est LE CONDUCTEUR.

DÉFINITION

Le conducteur est le document rédigé par le présentateur qui va permettre au technicien de mettre en onde le journal ou l’émission. C’est le mode d’emploi de la diffusion du journal.

QUAND RÉDIGER UN CONDUCTEUR ?

Il faut rédiger le conducteur une fois que tous les textes sont écrits, que la hiérarchie des informations a été établie, que les différents éléments sonores sont identifiés et que l’habillage a été posé. Le conducteur est le tout dernier document rédigé avant le passage à l’antenne.

COMMENT RÉDIGER UN CONDUCTEUR ?

L’utilisateur du conducteur, c’est le technicien qui réalise le journal ou l’émission. Le conducteur doit donc indiquer simplement et très précisément les différents éléments dans l’ordre de leur passage à l’antenne. C’est très synthétique : des mots, des temps, des numéros.

SON/ PAPIER/ LANCEMENT/ BRÈVE/ HABILLAGE.

Le conducteur doit indiquer également les différentes sources que le technicien va devoir utiliser : micro/MD/téléphone/CD/fichier son/ etc.
Exemple de conducteur d’un journal de 10 minutes : 
Source
Contenu
Durée
MD 1 plage 3
Jingle début journal
10 secondes
Micro 1
Titres journal (4 titres)
40 secondes
MD 1 plage 4
Virgule fin titres
2 secondes
Micro 1
Lancement résultats communales
15 secondes
Téléphone (02 36 54 28)
Germaine en direct de la CENA
1 minute
Micro 1
ITW président CENA
10 secondes
Micro 1
Brève marche militants RB
20 secondes
MD 1 plage 5
virgule
2 secondes
Micro 1
Lancement marche cheminots
20 secondes
MD 2 plage 1
Intervention MTTP
56 secondes
Micro 1
Lancement choléra Kalalé
20 secondes
MD 2 plage 2
Nicole  Papier choléra
1 minute
MD 1 plage 5
virgule
2 secondes
Micro 1
Lancement Yayi à Kalalé
15 secondes
Micro 2
Papier Yayi
1 minute
Micro 1
Brève hôpital Tanguiéta
20 secondes
Micro 1
Au revoir
30 secondes
MD 1 plage 6
Jingle fin journal
6 secondes


Durée totale : 09 minutes 45
Vous pouvez aussi demander à votre hiérarchie une grille-type à remplir à la main. Très utile quand on est pressé.

LE REPORTAGE

Sans reportage, il n’y a pas de journalisme. Le reportage est le geste professionnel premier, le geste de celui qui va chercher l’information là où elle se trouve : sur le terrain. Le reporter est donc un journaliste qui va couvrir les évènements d’actualité pour les retransmettre aux auditeurs. Pour cela il doit préparer sa sortie, se documenter sur le sujet, préparer son équipement, choisir ses interlocuteurs, prévoir ses angles de traitement du sujet.

ATTITUDES DU REPORTER

Sur le terrain, le reporter fait preuve d’initiative, il cherche les bons interlocuteurs, pose les bonnes questions. Il observe, il note. L’outil du reporter radio, c’est le son. Il sait enregistrer une interview, prendre de l’ambiance, ramener des éléments sonores bien modulés (fiche 19).

AVANT DE PARTIR : MAÎTRISEZ LE SUJET

Lisez les dépêches, communiqués, dossiers de presse, articles déjà écrits sur le sujet. Assurez-vous que vous comprenez bien. Vérifiez les noms, les faits, les dates, les chiffres pour être pris au sérieux par vos futurs interlocuteurs.

DÉTERMINEZ L’ANGLE

Quel(s) aspect(s) du sujet mettre en valeur ? De quelle façon éclairer le sujet pour le rendre compréhensible ? Qu’est-ce qui intéresse vos auditeurs ? Il est impératif de se poser ces questions avant de partir. Vos collègues vous aideront à trouver les bons angles lors de la conférence de rédaction.

FAITES UNE LISTE DE QUESTIONS

Ne rédigez pas mot pour mot votre interview, préparez un canevas, quelques notes qui reprennent les angles que vous voulez exploiter, les informations que vous souhaitez obtenir.

VÉRIFIEZ VOTRE MATÉRIEL

Batterie, micro (faites un test), bonnette anti-vent, vider la SD Card, perche éventuellement pour prendre du son de loin, casque…

SUR LE TERRAIN : CHOISISSEZ LES BONS INTERLOCUTEURS

Qui allez-vous solliciter ? Il existe deux catégories d’interlocuteurs pour tous les sujets :
§  Les acteurs : ceux qui sont concernés directement par l’événement, ils vont raconter, décrire, témoigner.
§  Les experts : leur connaissance du sujet les rend crédibles, ils peuvent expliquer, analyser, commenter.

SUR LE TERRAIN : PRÉPAREZ VOS INTERLOCUTEURS À L’INTERVIEW

Assurez-vous que vous allez bien trouver vos interlocuteurs. Sauf circonstances particulières, prenez rendez-vous. Expliquez aux personnes que vous êtes journaliste, que vous travaillez sur la radio XXX… Précisez bien que vous souhaitez une interview. Expliquez comment elle va être utilisée (extrait, interview montée…).

EN COURS DE REPORTAGE

Vérifiez après chaque interview la qualité de votre enregistrement. Réécoutez les dernières phrases. Si ce n’est pas bon (exemple : coup de vent, bruit de moteur trop fort à côté…) recommencez. Votre interlocuteur est à côté de vous. Il comprendra si vous lui expliquez simplement.

NE LAISSEZ PAS VOTRE INTERLOCUTEUR PRENDRE LE MICRO

C’est vous qui conduisez l’interview. Vous avez à surveiller la qualité du son.

LE SON

Le reportage se décline de trois façons : un papier (voir fiche 23), un son ou un enrobé (un papier + son(s), package en anglais voir fiche suivante). Il peut donner lieu aussi à une brève (fiche 12). Il s’accompagne d’un lancement (fiche 11). Le montage permet de réduire les enregistrements d’origine (les rushes) à la taille choisie. Un bon montage ne s’entend pas.

LE SON

Le son est un extrait d’interview. Il correspond à un angle. Ce n’est pas le résumé d’une interview. Il fonctionne par lui-même derrière le lancement, lequel indique alors le nom, la fonction de la personne interviewée et l’angle, la question à laquelle elle répond.

COMMENT MONTER UN SON ?

§  Il faut d’abord isoler toute la partie de l’interview qui correspond à l’angle. Cela peut aller de 2 à 3 minutes, voire plus.
§  Ensuite on regarde où cela peut commencer, l’attaque, et on regarde la chute, la fin.
§  Sélectionnez cette partie-là et copiez-la sur une nouvelle time-line.
§  Enregistrez sous : il est important de constituer deux dossiers – un pour les sons bruts, un pour les sons montés – et d’enregistrer régulièrement pour éviter de tout perdre en cas de coupure de courant. En cas de mauvais montage, le son d’origine est là en réserve, inchangé.
§  Dernière opération : RÉDUIRE. C’est la plus longue. On élimine d’abord les hésitations, les redites. Dans la vie, quand on parle, on va rarement au but tout de suite, il y a des digressions, des incidentes. En cours de route, vous éliminez vos questions si elles n’apportent rien. Ensuite, vous tâtonnez pour arriver au format demandé : 30 », 40 », 50 », 1 minute…

UN BON SON NE TRAHIT PAS LA PENSÉE DE L’INTERLOCUTEUR.

Il se contente de raccourcir son propos en lui donnant du punch. Si vous avez un doute n’hésitez pas à le faire écouter à un collègue ou à votre rédacteur en chef. Il vaut toujours mieux corriger avant la diffusion.

LE PAPIER-PLUS-SON OU « ENROBÉ »

Le papier-plus-son, comme son nom l’indique, est un texte enregistré avec un ou plusieurs sons. Le texte enrobe le son, d’où le nom d’enrobé. Les Anglais l’appellent package, pour eux, c’est le vrai reportage, report.
Il y a plusieurs formes d’enrobés : du simple avec un son, aux plus complexes avec plusieurs sons, des ambiances. C’est le reportage vivant.
L’enrobé comme le son se lance avec un lancement qui donne à la fin le nom du journaliste et l’angle de son reportage.
Voici trois schémas possibles :

ENROBÉ AVEC UN SON

Lancement – angle du reportage :
Texte du journaliste 20 »
Son extrait d’interview 30 »
Texte du journaliste 10 »
Avec plusieurs sons 
Texte 1
Son 1
Texte 2(relance)
Son 2
Texte 3
Avec des ambiances 

Texte 1
Son 1
Texte 2

Son 2
Texte 3


ambiance

ambiance

ambiance
Les possibilités sont multiples. Le journaliste peut exercer sa créativité (mettre plus de sons). Mais attention au TEMPS.
Deux recommandations :
Sous les voix, on baisse toujours un peu l’ambiance (mixage). La voix doit rester compréhensible. On commence et on termine par un léger fade, c’est plus joli. Cela évite que le son arrive comme une brute et termine cut. Le technicien mixe la voix du présentateur sur la dernière ambiance, c’est encore plus joli.

DURÉE D’UN ENROBÉ

Dans un journal de 1 à 2 minutesplus hors journal ou en magazine.
Cela dépend des choix de votre rédaction. Sachez seulement qu’au-delà de 3 minutes, l’oreille humaine a besoin de changements. Dans un journal radio, cela se traduit par un changement de sujet.
Comment s’y prendre ?
§  Selon la même procédure que pour monter un son (voir fiche précédente, n°20).
§  D’abord monter les sons – courts – 30 »/20 » ou moins.
§  Isolez les ambiances sans les monter. C’est facile de les raccourcir sur la time-line.
§  Ensuite on calcule le temps de tous ses sons et on écrit son texte en fonction du temps qui reste.
§  ENREGISTREZ votre texte après l’avoir bien murmuré.
§  Mettez TEXTES et SONS bout à bout ou sur deux pistes.
§  Si c’est encore trop long : réduisez les sons ou enlevez du texte.

MONTER UN ENROBÉ PEUT PRENDRE DE 1H30 À 2H, PLUS POUR UN DÉBUTANT.

VOX POP OU MICRO-TROTTOIR

Une radio est en contact avec ses auditeurs. Fréquemment, elle leur donne la parole. Le reporter va les chercher dans la rue, là où ils sont. C’est ce qu’on appelle un micro-trottoir ou Vox Pop.

DURÉE D’UN VOX POP

1 minute et 30 secondes. Ou moins, si votre rédaction choisit 1 minute.

DÉFINITION D’UN VOX POP

Un Vox Pop est un document sonore qui regroupe, grâce à un montage, les réponses d’une série de personnes à une même question.

QUI S’EXPRIME DANS UN VOX POP ?

« Vox Pop », cela signifie en latin « voix du peuple ». Ce sont donc des gens ordinaires qui s’expriment dans un Vox Pop. Ce ne sont pas des ministres, des avocats, des directeurs, des généraux ou des religieux.

OÙ FAIRE UN VOX POP ?

Là où se trouvent les gens ordinaires : dans la rue, au marché, etc.

COMBIEN DE PERSONNES S’EXPRIMENT DANS UN VOX POP ?

Six personnes est une bonne moyenne. Chaque personne s’exprime en moyenne une quinzaine de secondes. 6 multipliés par 15 secondes = 1 minute et 30 secondes. Si vous choisissez un format plus court : 4 à 5 personnes est un nombre suffisant.

COMMENT FAIRE PRATIQUEMENT UN VOX POP ?

Il faut d’abord bien choisir une question. Ensuite il faut aller sur le terrain, au marché par exemple, et poser cette question à une série d’usagers du marché. Il ne faut pas poser plusieurs questions, vous ne faites pas une interview mais un Vox Pop. Il faut éviter de se présenter chaque fois au même endroit, à la même heure, pour éviter d’avoir les mêmes opinions provenant de la même catégorie de gens.

COMMENT PRÉSENTER UN VOX POP ?

Un vox pop n’est pas un sondage. Il n’a aucune aucune prétention scientifique. C’est une illustration, une image. Il faut donc éviter les formules du genre : « les gens de telle ville ou tel quartier rejettent carrément cette option, comme en témoignent ces citoyens ».
Comme le reportage, le Vox Pop s’accompagne d’un lancement qui dit « QUI QUOI OÙ QUAND ? » et la question posée, l’angle. Le reporter écrit son lancement, le présentateur le réécrit pour le mettre dans sa voix.

LE PAPIER RADIO

Le papier radio est un article court – 25 lignes maximum. Sa durée : moins de 1 minute, C’est le texte que le journaliste écrit et lit dans sa voix. Il peut être en direct ou enregistré. En reportage, il se fait au téléphone. Mais quel que soit le cas de figure, le papier a une structure : un début, un milieu, une fin. Une phrase d’accroche, une chute. Il ne répète surtout pas ce qu’il y a dans le lancement. Il répond à la question Comment/Pourquoi ?

QUAND FAIRE UN PAPIER ?

Deux facteurs amènent à traiter un sujet sous la forme d’un papier :
§  La nécessité. Vos interlocuteurs refusent d’être enregistrés, mais acceptent de vous donner des informations. Ou alors il n’y a pas d’interlocuteur possible, vous n’avez pas de source orale.
§  Le choix rédactionnel. Parfois il est plus opportun de faire un papier qu’un son. Par exemple, vous devez analyser ou expliquer un sujet complexe. 

DIFFÉRENTS TYPES DE PAPIERS

Il existe deux types de « papiers » :
§  Le papier de desk est un papier rédigé sans sortie en reportage. Le journaliste travaille dans la rédaction. Il traite des informations qui lui viennent de différentes sources. Il utilise le plus souvent des dépêches d’agences de presse, des articles de journaux, des textes et documents divers. Le journaliste complète ces informations en effectuant des recherches sur Internet et en utilisant le téléphone.
§  Le papier de reportage est le produit d’un reportage. Pour le réaliser, le reporter va collecter des informations sur le terrain. Il observe, prend des notes, pose des questions sur le sujet qui l’intéresse. 

AVANT DE RÉDIGER UN PAPIER :

§  Vérifiez d’abord qu’il ne vous manque aucun élément, que vous maîtrisez le sujet. Ensuite, vous triez et organisez la matière que vous avez collectée. Concentrez-vous sur l’angle que vous devez traiter. Pour cela, écartez tout ce qui ne concerne pas cet angle.
§  Mettez de côté les informations qui permettront au présentateur de lancer votre papier, et rédigez votre lancement.
§  Préparez l’ordre dans lequel vous allez rédiger vos informations : il doit être logique, faciliter la compréhension des auditeurs. Choisissez soigneusement votre première et dernière information, l’attaque et la chute.

RÉDIGEZ VOTRE PAPIER

Pour rédiger revoyez les fiches 6 et 7, l’écriture radio. Ecrivez en murmurant pour avoir un ton radio.

APRÈS LA RÉDACTION DU PAPIER

Mettez le papier en page. Utilisez un gros corps de caractère (et un triple interligne). Aérez le texte en fonction de son sens. Notez les respirations. Un texte bien mis en page a toutes les chances d’être bien dit à l’antenne.

N’OUBLIEZ PAS LA MISE EN BOUCHE

Répétez plusieurs fois votre papier avant d’aller en studio ou de l’enregistrer, parlez-le, dites-le à haute-voix. Si votre papier est issu d’un reportage sur le terrain, relisez-le en vous demandant : est-ce que j’aurais pu écrire le même papier en restant dans la rédaction en travaillant par téléphone ? Si la réponse est oui, réécrivez le papier !!!

GRANDS PRINCIPES RADIO

La radio est un média « chaud ». Chaud au sens où il donne l’information à chaud, à vif, quand l’événement se passe. Chaud aussi au sens où c’est un homme, une femme, qui parle à d’autres hommes, d’autres femmes, jeunes, adultes ou anciens. Une voix. Mais il faut se méfier de la rapidité. On ne colporte ni rumeur, ni on-dit ; toute information doit être absolument vérifiée. L’Histoire nous a montré jusqu’où pouvait mener le non-respect de l’exactitude et de l’objectivité.

LE TON EN RADIO

Nous parlons dans la vie. En radio, nous parlons plus lentement. Mais nous devons faire naître des images, raconter, décrire. Nous devons être vivants, pas des machines à dire. Il faut trouver un style simple qui corresponde à soi-même. En quelques mots un reporter peut vous décrire une place vide quittée précipitamment par une foule, et vous la voyez ! Avoir un style, une présence à l’antenne, demande de travailler sans cesse sur soi-même.

LE RESPECT DES PERSONNES

Notre métier est de donner la parole aux autres, leur permettre de s’exprimer. Le public a droit à la vérité. Mais tout individu a droit à son honneur et à sa vie privée. En Europe et aux Etats-Unis, des lois très sévères condamnent la calomnie et la diffamation.

L’EXACTITUDE

Vérifiez tout. Vérifiez l’information que vous a donnée une première source auprès d’une deuxième source. Si vous avez un doute, vérifiez encore. Vous parlez à l’antenne de « faits avérés ». Soyez précis, au mot près, pour une citation d’homme politique par exemple.

L’ÉQUILIBRE

Efforcez-vous de donner les différents points de vue, notamment dans le cas d’une question controversée, sociale, politique, économique…

LA CLARTÉ

L’immense majorité de vos auditeurs a des préoccupations de survie. Son langage est simple. Si vos auditeurs ne parviennent pas à vous comprendre, vous aurez fait tout votre travail de recherche en vain.

PAS DE COMMENTAIRE

Le commentaire est un jugement de votre part, une opinion. Vous n’êtes pas là pour ça. Contentez-vous des faits.

PROTECTION DES SOURCES

L’information du public passe par la recherche de la vérité. La diffusion de certaines informations délicates peut déplaire à des personnes ou des organisations de toute nature. Pour pouvoir rendre publiques ces informations délicates, il faut parfois garantir aux personnes qui s’expriment à l’antenne que leur identité restera confidentielle. Dans un tel cas de figure on dit que le journaliste doit « protéger ses sources d’information », c’est-à-dire garantir aux personnes qui lui donnent des informations qu’elles le font en toute confidentialité. Attention : cette procédure s’utilise de façon exceptionnelle, dans des cas très précis où cette technique est le seul moyen de diffuser une information capitale.

RESTEZ EN CONTACT AVEC VOTRE RÉDACTION

Cela vaut en zone de conflit, mais aussi en période de paix. A la station, les présentateurs, le rédacteur en chef ont besoin de savoir où vous en êtes pour la préparation du journal.

LE FLASH RADIO

Flash, en anglais, veut dire éclair, comme le flash de l’appareil photo. Pour la radio, les Anglo-saxons préfèrent le terme de news flash, un coup d’oeil rapide sur les dernières nouvelles. L’actualité évolue. Lors de grands événements, elle bouge même d’heure en heure. Le flash radio a pour fonction de donner les derniers rebondissements. Il indique, il annonce, il ne développe pas. C’est un mini-journal de brèves sans titres (reportez-vous à la fiche 12 – la Brève).

DÉFINITION

Le flash est un rendez-vous d’actualité, comme le journal. Sa fonction est de donner les nouvelles aux auditeurs. Il existe pourtant d’importantes différences entre le flash et le journal radio.

DURÉE DU FLASH

Première particularité : un flash est un rendez-vous d’actualité très court. C’est d’ailleurs cette brièveté qui vaut son nom au flash. Une radio FM faisait récemment la publicité de ses flashs en disant qu’ils offraient aux auditeurs « Le tour du Monde en 90 secondes ». Un flash dure de une à trois minutes.

FRÉQUENCE

La plupart des radios ont des flashs toutes les heures. Toutes les demi-heures pour les radios d’information continue, avec même des titres tous les quarts d’heure. C’est un choix de la radio, selon ses moyens. Elle suppose plus de deux journalistes par jour assis derrière leur écran à surveiller les dernières nouvelles, à rester en contact avec les reporters sur le terrain…

FORME RÉDACTIONNELLE

Un flash est constitué uniquement de brèves. La seule marge de manœuvre du présentateur pour travailler le rythme de son flash, c’est de varier la longueur de ses brèves. Certaines informations sont dites en cinq secondes, d’autres peuvent exceptionnellement dépasser vingt secondes. Un flash permet de donner au maximum de 6 à 10 informations.

CONTENU ÉDITORIAL

Parce qu’un flash est court, il survole l’actualité. Seules les informations les plus importantes ont leur place dans un flash. Il faut aller à l’essentiel. Il est impossible de développer un sujet, une analyse ou d’y faire un commentaire.
§  Les faits d’abord. La nouveauté sur ce qui se passe. C’est l’ouverture du flash.
§  Une information qui tombe à 9h45 doit avoir sa place dans le flash de 10h.
§  Cette même information peut très bien ne pas apparaître dans le journal de 13h, parce qu’elle n’est pas capitale, mais elle était importante à 10h.
Dans un flash, on peut aussi après les informations principales :
§  Annoncer le dossier qui sera développé dans le journal de la mi-journée ou du soir (promotion du travail de la rédaction).
§  Donner des informations pratiques : circulation, météo, annonces de réunions, résumé de circulaires administratives (proximité avec les auditeurs).
§  Eventuellement diffuser un son très court ou un papier selon l’appréciation du présentateur et l’importance de l’actualité.
§  Terminer par une annonce de spectacle, concert, ou une petite histoire légère (pour passer l’antenne au programme avec le sourire).


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