lundi 1 juin 2015

Le racolage : un métier sans avenir



Le métier de démarcheurs de clients dans les gares automobiles dans les grandes agglomérations prend de plus en plus de l’ampleur au grand bonheur des voyageurs. Cependant, cette pratique comporte beaucoup de difficultés ; une journée avec quelques racoleurs rencontrés à la gare routière de Agonlin à Sikècodji
Samuel ELIJAH
 a La 

pratique de racolage n’est pas répertoriée au registre des métiers et n’est donc pas reconnue par l’état béninois. A ce titre, « les risques que courent les racoleurs ne sont prévus par aucune législation ». Ce sont les propos de Sévérin Akodandé, responsable syndical des transporteurs privés de 
Ils sont nombreux ces racoleurs et ne se contentent plus de rester dans les périmètres des parkings de voyageurs ; on les voit à proximité des voies internes de Cotonou interpellant tout passant avec un colis en main ou se dirigeant vers la gare routière.

Au cœur de Sikècodji, 6h45. Un grand homme debout au milieu de deux femmes et trois enfants, la cinquantaine, attend apparemment quelqu’un. Dix minutes plus tard, une voiture, un taxi plein de passagers s’immobilise non loin du quinquagénaire. Une dizaine  de passagers descendent de la voiture de 5 places ; elle vient de Covè. L’homme, lui, s’y rend avec sa famille : samedi prochain, c’est l’enterrement de sa mère.
Ce parking reçoit environ une vingtaine de véhicules en provenance d’Agonlin ou en partance vers cette région. Le départ se fait tour à tour et le chauffeur qui a le tour se positionne à un endroit précis. Les voyageurs le savent et se précipitent vers le conducteur pour négocier le prix. A peine l’ont-ils fait que trois puis quatre et enfin cinq personnes, chargées de bagages viennent remplir le véhicule qui est de tour ; mais ceux-ci ne sont pas les voyageurs ; ils ont intercepté les passagers au bord de la voie, notamment du tronçon station Sonacop Sikècodji au carrefour Legba.
« Quand tu attends à coté du taxi tu n’es plus utile au client qui traite directement avec le chauffeur » a dit Lucien Batonon, racoleur, 27 ans, originaire de Agbangnizoun.
Leur cadre de travail se situe à au moins deux kilomètres à la ronde autour du parking.  Ils n’ont pas d’heures de travail : « mes heures de travail dépendent du trafic des véhicules voyageurs ; il y a des jours où il y a peu de voyageurs et je m’ennuie »
A 8h30 déjà ; l’autogare grouillait du monde ; il était impossible de distinguer les passagers arrivants des clients qui attendent de voyager. Impossible d’avoir le témoignage des racoleurs. Ils doivent profiter des occasions les plus insigifiantes. Vers une autre voie, le pavé entre le carrefour LEGBA et le carrefour « 16 ampoules », quelques racoleurs postés interpellent chaque passant ayant des bagages sur eux.
« Nous demandons aux chauffeurs de ne pas être sur le parking pour éviter des contacts directs » a confié Bertin Makou. « Ça nous permet de faire chanter un peu les clients parce qu’ils n’ont d’autres interlocuteurs que nous » ajoute-t-il
A la question de savoir s’ils sont conscients des risques de santé que cela comporte, M. Makou dit être conscient de ces risques. « je dors très peu et parfois je tombe malade et quand tu es malade tu n’a rien… » a-t-il lancé

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